CONTRAT DE PLAN
ET PATRIMOINE ÉCRIT
Les contrats de plan État-Région
créés au terme de la loi du 29 juillet 1982 portant réforme
de la planification constituent un cadre pour mettre en cohérence
des orientations stratégiques de l’État et des régions,
dans lequel un certain nombre de projets agissent sur la qualité
de vie du citoyen.
Si leur rôle reste
essentiellement l’aménagement et le développement
du territoire, la contractualisation s’est peu à peu étendue
à plusieurs domaines. Quatre générations de contrats
de plan se sont succédées : 1984-1988, 1989-1993, 1994-1999,
et 2000-2006, proposant des milliers de projets.
Les signatures des quatrièmes
contrats de plan ont eu lieu entre janvier et juillet 2000, engageant
l’État et les collectivités territoriales pour plus
de 250 milliards de francs (32,112 milliards d’euros) de crédits.
S’il existait bien
un volet culturel dans les précédents contrats de plan en
Champagne-Ardenne, rien n’était prévu en revanche
dans le domaine du patrimoine écrit.
Dans cette région cependant, dès 1988, le Ministère
de la Culture a encouragé un certain nombre d’actions.
Ainsi, un premier inventaire
des fonds anciens conservés dans les bibliothèques des villes
de moins de 10 000 habitants a été réalisé
par l’agence de coopération entre bibliothèques et
services d’archives, Interbibly.
A partir de 1995, les
programmes de construction de bibliothèques municipales à
vocation régionale imposent très vite la nécessité
de traiter et de conditionner les fonds des bibliothèques concernées
pour permettre leur installation dans de nouveaux locaux.
L’importance du patrimoine écrit conservé en région
Champagne-Ardenne devient alors plus visible, mais aussi les énormes
besoins en matière de préservation et de restauration.
La Région et les collectivités prennent conscience de l’intérêt
de valoriser ce patrimoine, en partie méconnu.
En outre, le développement
des technologies multipliant les modes de traitement et de valorisation
possibles n’est pas étranger aux choix qui ont suivi, pour
aboutir, dans le quatrième contrat de plan, à la création
d’un nouvel objectif, « structurer un pôle de compétence
autour du patrimoine écrit ».
Ainsi, un volet patrimoine écrit se retrouve de plain-pied avec
la mise en valeur du patrimoine architectural qui figurait seule dans
les opérations des contrats de plan antérieurs. Il permet
de fixer un programme de réalisation financé par l’État,
la Région et les collectivités locales.
Ce programme consiste
à soutenir d’une part la restauration, la numérisation
et la mise en valeur du patrimoine écrit et graphique, et d’autre
part un programme de valorisation de la poésie contemporaine à
Charleville-Mézières.
Au total, 18 millions de francs ont été inscrits pour «
structurer un pôle de compétence autour du patrimoine écrit
». Le dernier contrat de plan a ainsi donné aux collectivités
locales les moyens d’une réelle dynamique.
Dès 2001, des
chantiers de restauration ont été ouverts, débouchant
sur des opérations de numérisation et de valorisation du
patrimoine des bibliothèques et des services d’archives.
Les politiques culturelles ont besoin de temps pour produire leurs effets
et de telles opérations s’étendent nécessairement
sur plusieurs années.
L’actuel Contrat
de plan qui se terminera en 2006 offre donc un cadre idéal.
Chaque année depuis sa création, des bibliothèques
et des services d’archives de la Région Champagne-Ardenne
montent un certain nombre de projets validés par un comité
d’experts. Beaucoup ont été retenus et le volume des
réalisations est déjà important.
Ainsi, pour permettre
un meilleur accès aux fonds et collections, l’informatisation
de catalogues ou encore le microfilmage et/ou la numérisation de
fonds particuliers, collections iconographiques, cartes et plans anciens,
plans cadastraux, journaux, ont été entrepris.
De multiples campagnes de conservation préventive et de restauration
ont été menées : dépoussiérage de fonds,
reconditionnements d’ouvrages et de documents d’archives,
restauration de cartes et plans précédant leur numérisation,
entoilage d’affiches, restauration d’ouvrages.
La mise en valeur du patrimoine se fait à travers des expositions
réelles ou virtuelles, la création de sites Internet, l’édition
d’ouvrages, de cédéroms ou catalogues.
D’une manière
générale, les opérations liées à la
valorisation du patrimoine écrit bénéficient d’un
taux de financement se déclinant le plus souvent en 1/3 Etat, 1/3
Région et 1/3 porteur du projet.
Parmi les projets prioritaires figurent ceux attachés à
la qualité des fonds (caractère unique, intérêt
pour la recherche), ou présentant un intérêt à
l’échelon régional, ou correspondant à une
volonté d’élargir les publics, et dans tous les cas
pouvant faire l’objet d’une exploitation ultérieure
sous forme de « produits dérivés » : exposition,
site Internet, produits pédagogiques…
Les cartes et plans et les ouvrages ont été traités
prioritairement et peu à peu, le patrimoine écrit acquiert
une meilleure lisibilité.
Dans ce domaine, grâce
aux élus qui ont toujours approuvé ces démarches
(la Ville de Reims a décidé en 2000 de s’associer
à la réalisation des actions qui concernent son territoire
et participent à son développement en devenant l’un
des acteurs du contrat de plan), la région Champagne-Ardenne fait
preuve d’un réel dynamisme.
Avec la région Rhône-Alpes, elle est considérée
comme une région-phare pour ses opérations de numérisation
du patrimoine écrit.
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