Minna Yu, la fille du trou du serpent
Aventurière et rêveuse, Minna Yu, originaire de Chine et nancéenne de cœur, est une artiste mordue par le virus du dessin. À 32 ans, elle insuffle l’humour (à son insu !) dans ses créations marquées de poésie. Un univers tendre, tout en couleurs, où elle aime se raconter aux autres.
« Je suis originaire d’un petit village nommé « Le trou du serpent » situé dans la province Guangdong, dans le sud de la Chine », lance-t-elle d’emblée et avec brio dans sa langue d’adoption. Fille d’un commerçant chinois, elle se fascine pour le dessin et rêve de tenter l’aventure en France. En 2014, elle suit des études à Montpellier, puis entre en formation de graphique design à Orléans avant de suivre un semestre en Erasmus à l’ESA Saint-Luc Liège en Belgique.
De retour en Hexagone, elle écoute les conseils de son entourage et opte pour un master en deux ans à l’EESI d’Angoulême. En 2018, elle décolle pour Toronto pour une résidence artistique de trois mois. « Là-bas, on se rencontre facilement entre artistes, dans les bars. On échange beaucoup. C’est là que j’ai commencé à réaliser mon site web ».
De retour en France, elle s’installe en Grand Est et participe au projet « Cheaper by the Dozen » (édition 2019-20), à l’exposition collective « Face de Tract » à Angoulême ainsi qu’à l’opération estivale « La fabrique du livre jeunesse » portée par Interbibly, sous l’impulsion du ministère de la culture et financée par la DRAC Grand Est et la région Grand Est.
Sa carrière démarre fort avec l’illustration de deux livres pour adolescents parus en 2020 : le recueil de contes Histoires à raconter sur un tapis perse, de Véronique Lagny Delatour et Néandertal ou le pouvoir de la branche qui siffle de Jean-Louis Jouanneaud, tous deux publiés aux éditions le verger des Hespérides.
Entre deux confinements, elle réalise sa première exposition « Journal du confinement et du post-confinement » à Nancy. Des dessins et des textes qu’elle a postés presque tous les jours sur les réseaux sociaux. Ses œuvres sont marquées par ses angoisses, ses tristesses, mais toujours avec humour. Sur le toit de son appartement mansardé, on la surprend à dialoguer avec les oiseaux, symboles pour elle de liberté et de voyage.
En parallèle de sa formation, Minna Yu débute la création de son premier ouvrage : le roman graphique Le trou du serpent. Soutenu par la bourse d’aide à la création littéraire de la DRAC-Région Grand Est, sa sortie est prévue en 2022 (éditions La boîte à Bulles). « Il parle de mon enfance, de ma famille, de mon père aussi ». Une artiste prometteuse à suivre de près !
Amélie Rigollet
Insta : @m_i_n_n_a_y_u
FB : @Minnayuillustration